Météo 2019, l’année de tous les extrêmes climatiques
Le Salon international de l’agriculture a été l’occasion de dresser un bilan climatique chaotique pour 2019. Certains agriculteurs trouvent de la sérénité dans l’utilisation de capteurs connectés.
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« Nous ne sommes plus dans la prédiction du changement climatique, mais dans l’observation », a affirmé Serge Zaka, docteur en agroclimatologie au sein d’ITK (1), le 25 février 2020 à l’occasion du Salon international de l’agriculture. « L’impact des événements climatiques extrêmes sur les productions agricoles est lié à leur intensité, à leur fréquence et à leur durée dans le temps, a-t-il expliqué. Mais ils sont également corrélés au fait qu’ils soient combinés entre eux ou non. Or, 2019 a été une année très particulière vis-à-vis des couplages de phénomènes météorologiques. »
En effet, plusieurs épisodes se sont combinés :
- Douceur hivernale puis gelées tardives. Alors que les températures douces en février (par exemple 23,7°C le 27 février 2020 à Romorantin, dans le Loir-et-Cher) ont favorisé le débourrement des végétaux, le retour du gel en mai (–3,6°C le 6 mai au même endroit) a fait de gros dégâts. « 30 % de la récolte de raisin a été détruite dans le vignoble jurassien par exemple », a noté Serge Zaka. Certains colzas ont également été touchés.
- Sécheresse prolongée et épisodes caniculaires. « Vue de l’espace, la France a jauni en quelques jours. »
- Répétition de canicules et vent. « Nous avons atteint des températures spectaculaires le 28 juin 2019, couplées avec des vents d’environ 40 km/h. On peut parler de l’“effet sèche-cheveux”. Ce sont des conditions désertiques, qui ont créé un stress particulier chez les végétaux et provoqué un dessèchement. Le phénomène n’avait même pas été anticipé par les scientifiques ». Et d’ajouter qu’une journée comme celle-ci pourrait devenir normale d’ici à 50 ans.
- Sécheresse prolongée puis excès d’eau. « Jusqu’en octobre, l’indice d’humidité était particulièrement bas. Et du jour au lendemain, on est passé à un régime de précipitations exceptionnelles, ce qui a particulièrement chamboulé le calendrier cultural ».
Capteurs connectés
L’intervention du climatologue, à l’initiative de l’entreprise Weenat (2), a été complétée par le témoignage de deux agriculteurs : Alexandre Rivenet (Pas-de-Calais) et François Arnoux (sud de la Vendée). Ils ont tous les deux fait le choix d’installer des capteurs météo dans leurs parcelles pour s’adapter à ces phénomènes extrêmes. « Cela me permet par exemple de ne pas manquer les fenêtres d’intervention pour un traitement phytosanitaire », a souligné Alexandre Rivenet.
« Je n’ai pas encore pu semer mes blés durs, mais je peux assister au salon sereinement, car je sais à distance que les sols sont encore trop humides », a complété François Arnoux. Selon lui, l’utilisation de capteurs lui permet par ailleurs « d’économiser un tour d’eau par an, soit 25 mm ».
(1) Intelligence technology knowledge, éditeur d’OAD (outils d’aide à la décision) pour l’agriculture.
(2) Weenat commercialise des stations météo connectées pour le suivi des conditions climatiques dans les parcelles.
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